Appel à communications

La Nouvelle Ville d’Édimbourg et les villes nouvelles en Écosse, 1767-2017 : Regards sur 250 ans de patrimoine urbain

Les Écossais célèbreront le 250e anniversaire de la création de la Nouvelle Ville d’Édimbourg en 2017 et plusieurs manifestations scientifiques et culturelles sont prévues à cet effet au printemps. Celles-ci interrogeront la signification de cet héritage culturel inédit du XVIIIe siècle et l’importance des politiques publiques de conservation, alors que plusieurs projets récents d’aménagement urbain demeurent controversés. En écho aux célébrations de cet anniversaire, une manifestation scientifique interdisciplinaire sera organisée par l’équipe de recherche CORPUS (Conflits, Représentations et Dialogues dans l’Univers Anglo-Saxon) à l’Université de Picardie Jules Verne, à Amiens, les 5-6 octobre 2017.

En 1767, les autorités municipales choisissaient un plan cohérent et simple au tracé rectiligne, œuvre de l’architecte James Craig, pour attirer grandeur et prospérité à la capitale écossaise. Reflet des idéaux des Lumières exprimés par certains de ses habitants célèbres tels David Hume et Adam Smith, ce nouvel ensemble urbain devait profondément transformer Édimbourg. Il fut l’expression d’une union réussie entre l’Angleterre et l’Écosse et, en quelques années, la ville passa du statut de « Auld Reekie » à celui d’« Athènes du Nord ». 

En 1967, les célébrations du bicentenaire de la Nouvelle Ville donnaient lieu à l’organisation d’une exposition majeure conçue par l’architecte John L. Paterson et intitulée « Two Hundred Summers in a City ». En réaction à la démolition partielle de George Square à Édimbourg quelques années auparavant et face aux nombreuses menaces de destruction pesant sur la Nouvelle Ville, l’Edinburgh New Town Conservation Committee voyait le jour en 1971. Un plan de sauvegarde de ce développement urbain de taille inédite était alors mis en œuvre sous l’impulsion de l’architecte moderniste Sir Robert Matthew. Cette initiative reflétait le plan de sauvegarde des hôtels particuliers du Marais et la définition par Malraux de « secteurs sauvegardés ». Alors qu’une conscience patrimoniale se développait en France, ce pays devait constituer une source d’inspiration pour les acteurs de la conservation du patrimoine ancien en Écosse, qu’ils soient politiques, architectes, conservateurs ou mécènes.

À l’heure actuelle, le Edinburgh World Heritage Trust, créé en 1999 de la fusion du New Town Conservation Committee et du Old Town Renewal Trust, veille à la préservation de ce tissu urbain inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1995. Les polémiques récentes autour du projet de transformation de la Royal High School, un bâtiment classé de style néo-classique construit en 1829 par Thomas Hamilton, en un hôtel de luxe démontrent l’intérêt du public pour son patrimoine architectural. La reconstruction du Saint James Centre, centre commercial des années 1970, a également suscité de vifs débats et ce projet est désormais surnommé l’étron (« the turd ») par ses détracteurs.

Le succès de l’exposition « How Glasgow Flourished, 1714-1837 », organisée en 2014 à la Kelvingrove Art Gallery de Glasgow afin de coïncider avec l’organisation des Jeux du Commonwealth, témoigne de l’intérêt du public pour l’architecture de cette ville datant de l’époque géorgienne.

Ce colloque entend explorer la thématique des villes nouvelles en Écosse du XVIIIe siècle à nos jours. La problématique des villes nouvelles sous l’angle patrimonial constituera l’un des champs de notre analyse. Les propositions de communication (20 minutes) concernant l’espace urbain écossais et sa représentation dans la littérature, l’histoire, les arts et la culture en Écosse sont vivement souhaitées. La dimension urbaine du développement durable figure parmi les préoccupations majeures des acteurs de la ville, comme le démontrent le recyclage des terrains du front de mer d’Édimbourg et les efforts croissants d’intégration du patrimoine maritime. Il sera intéressant de pouvoir effectuer des études comparatistes, en particulier sur la réception de la Nouvelle Ville d’Édimbourg à l’étranger.

Ce colloque réunira des conservateurs et des universitaires issus des disciplines suivantes : histoire, histoire de l’art et de l’architecture, histoire des idées, géographie, littérature et Études Anglophones.

Un résumé de 200-300 mots ainsi qu’une courte bibliographie doivent être envoyés à Clarisse Godard Desmarest à l’adresse suivante : clarisse.godarddesmarest@u-picardie.fr

 

Comité d’organisation :

  • Dr. Charlotte Barcat, PRAG en anglais, Université de Picardie Jules Verne (Amiens)
  • Dr. Clarisse Godard Desmarest, maître de conférences en civilisation britannique, Université de Picardie Jules Verne (Amiens)- Institut Universitaire de France
  • Dr. Trevor Harris, Professeur en civilisation britannique, Université de Picardie Jules Verne (Amiens)
  • Dr. John Lowrey, Senior Lecturer, Département d’Histoire de l’Art et d’Architecture, Université d’Édimbourg

 

 

 

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